" Un long moment de silence " de Paul Colize

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Première phrase :
" Le 21 aout 1954, le Douglas DC-6 de la compagnie KLM qui assurait la liaison entre Amsterdam et Le Caire atterrit à 14h18 dans la capitale égyptienne avec à son bord quarante-six passagers et cinq membres d’équipages "

Dernière phrase :
" Les premières gouttes de pluie firent leur apparition "

" Un long moment de silence " de Paul Colize

UNE SACREE DESCENTE

Il y a des romans que l’on dévale à toute vitesse, on est sur une pente et on ne parvient pas à s’arrêter.
« Un long moment de silence » m’a fait cet effet.
Je ne l’ai pas lu, je l’ai ingurgité !

TOUT UNE HISTOIRE

Deux hommes. Deux époques.
2012 : Stanislas Kervyn vient de publier un livre sur un attentat datant de 1954 et au cours duquel son père a perdu la vie. Il cherche à savoir le pourquoi de cet attentat.
1948 : Nathan Katz, jeune juif rescapé des camps est à New York et est recruté par une obscure organisation qui s’appelle le Chat.
Quel lien unit ces deux personnages ? C’est tout le thème de ce magistral thriller.

Stanislas Kervyn est un type parfaitement odieux. Chef d’entreprise, mâle dominant en quête de son histoire qui soigne ses migraines à coup de relations sexuelles aussi brèves qu’intenses.
Pas très attachant, le bonhomme, pourtant j’ai eu très rapidement de l’empathie pour ce personnage.
On le suit dans les méandres de sa recherche. On est à ses côtés pour tenter de comprendre ce qui est arrivé à son père et pourquoi.
Et il va s’humaniser peu à peu. Lentement, très lentement.

« …Ni l’un ni l’autre ne m’a légué le détachement que beaucoup considèrent comme de la froideur ou de la désinvolture. Ceux qui me connaissent regrettent que ce n’en soit pas…. »
Dès ses premiers mots, j’ai eu de la sympathie pour Stan.

Je ne veux pas trop en dire sur l’histoire donc, je préfère vous parler du caractère des deux protagonistes.

Nathan Katz : lui, c’est un rescapé des camps. Avec tout ce que cela suppose de peine, de colère. On s’attache tout de suite à ce jeune garçon volontaire et sensible. Il va travailler pour « le chat ».


Que fait cette organisation ? Pourquoi ? Je vous laisse le soin de le découvrir.

Ce qui est sûr, c’est qu’il y a comme un système de vases communicants entre Stan et Nathan. L’un odieux au départ et l’autre très humain, les caractères vont peu à peu se modifier. Nathan perd en humanité (mais on le comprend) et Stan gagne en sympathie (relative).

HABILE

Paul Colize alterne le passé et le présent. Construisant peu à peu très habilement son histoire. C’est palpitant de bout en bout. Au point qu’on se demande même parfois où est le faux, où est le vrai !

Chapitres courts. Rythme rapide. Histoire intelligente. Suspens de bout en bout.

J’ai eu de la peine à lâcher ce roman une fois commencé. Je l’ai lu avec mes tripes. Passionnément et avec curiosité.

ET VOILA

Point de détail qui m’a amusée (vu le principe de mon blog) : chaque titre de chapitre est la dernière phrase du chapître. C’était devenu un jeu pour moi, en cours de lecture, de tenter d’imaginer ce qui allait se passer (vu que j’avais la dernière phrase jetée en pâture au début, vous suivez ? ).

Ah oui…. Et ne ratez pas les remerciements ! Même là, il y a une surprise. Et elle cloue sur place.

FONCEZ ! FONCEZ ! FONCEZ !

(Edité en poche, chez
Folio)

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